Objets fétichistes
La notion de fétiche, forgée en Afrique par les marchands portugais du XVème siècle pour désigner les pacotilles et amulettes qu'ils trafiquaient, est aujourd'hui peu employée par les anthropologues, en raison des usages péjoratifs qui ont pu en être faits à l'époque coloniale. En revanche, elle est présente dans le vocabulaire courant de bon nombre de populations d'Afrique noire, qui nomment féticheurs, les spécialistes de ces objets rituels. Soucieux de revoir la question, de nombreux travaux existent aujourd'hui sur les croyances et les religions africaines pour remettre à l'examen cette notion embarrassante, qui a connu d'intéressants réemplois en psychanalyse et en philosophie. Comme les y invitait le mot (feiticio = chose fabriquée), les premiers commentateurs n'ont vu dans les fétiches africains qu'une panoplie d'ustensiles magiques, utilisables à des fins positives ou négatives : pas de religion, mais beaucoup de superstition. Néanmoins, les fétiches font couramment l'objet d'un culte : on leur sacrifie des animaux, on leur offre de la bière, du lait, des céréales... Bref, ils apparaissent aussi comme des entités divines ou ancestrales. C'est cette ambiguïté même qui, pendant longtemps, a entretenu l'image du fétichisme comme modèle de confusion entre un objet matériel et une entité spirituelle. Pourtant, les boliw (fétiches bambaras) sont explicitement liés à l'exercice de pouvoirs sociaux : propriété des rois-guerriers et des sociétés d'initiés, ils sont le « coagulé » des pouvoirs exercés par les despotes sur leurs sujets, par les aînés sur leurs cadets, et par les hommes sur les femmes. Le rapport que les adeptes entretiennent avec leur boliw est lui-même copié sur la relation conjugale : on « épouse » son boliw en payant la « dot » correspondante. Ainsi, les fétiches bambaras sont des objets référant au pouvoir procréateur féminin, entendu comme la source de tous les autres (pouvoir politique, sorcellerie, magie propitiatoire) et qu'il s'agit de contrôler. S'il y a un secret des fétiches, c'est donc celui-là : celui de renfermer des pouvoirs humains, mais mystérieux, que l'on peut mettre à son service en les traitant comme des personnes. Religion ou superstition ? La question n'a plus guère de pertinence. Les fétiches peuvent aussi être utilisés pour améliorer les récoltes, en particulier au Gabon chez les Nkissis.
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