La civilisation Nok

Une civilisation éphémère
L’extraordinaire civilisation Nok apparaît au Nigeria 1.000 ans avant J. C. et s’éteint mystérieusement à la fin du premier millénaire pour une raison obscure, sans doute à la suite d’une épidémie ou d’une famine dévastatrice. Elle apparaît aujourd’hui avoir été une civilisation très avancée tant sur le plan de son organisation sociale que de son raffinement, à une époque où le reste de l’Afrique méridionale entre dans l’ère néolithique, l’âge de pierre.
A l’époque où chasseurs et cultivateurs ne pouvaient s’aider que d’outils lithiques, de haches de silex et de socs en pierre. On a, à l’occasion, parlé d’une descendance immédiate avec l’Egypte Ancienne, ce qui expliquerait une partie de la maturité de cette civilisation, considérée comme la plus ancienne productrice de terres cuites d’Afrique subsaharienne.• Des témoignages exceptionnels

Les pièces d’art que le temps nous a conservées, à travers de fastueuses terres cuites, expriment l’avance technologique de potiers maîtrisant l’art du feu et de la cuisson ainsi que la grande qualité des sculpteurs et artistes. Les sujets de leurs représentations sont principalement des dignitaires, des animaux, des reliquaires, conservés pour la plupart des pièces, sous forme de fragments épars. C’est pourquoi l’art Nok n’est principalement connu aujourd’hui qu’à travers des têtes de personnages aussi bien masculins que féminins dont les coiffures sont particulièrement détaillées et raffinées. La raison de ces fragments de statues en est que la découverte de ces terres cuites se fait généralement en creusant la boue alluvionnaire, dans des terrains résultant de l’érosion par les eaux. Les statues de terre cuite s’y sont trouvées enfouies, roulées, polies, cassées. Rares sont donc les oeuvres de grande taille conservées intactes, ce qui en explique la valeur actuelle sur le marché de l’art noir.
La Compagnie Royale du Niger commence à s’intéresser aux gisements de minerai de la région dans les années 1880. En 1928, le colonel J. Dent Young, directeur du partenariat minier opérant dans la région de Nok, remarque, alors que les ouvriers lavent à grande eau les boues et les graviers qui contiennent du minerai de fer, quelques débris de terre cuite : une première tête de singe est exhumée.
C’est à l’occasion de recherches de gisements miniers plus intensives sur le plateau de Jos en 1929 que la culture du peuple Nok va réellement être redécouverte. Jaillies de la nuit des temps, les premières pièces sont sorties de terre et une certaine curiosité pour ces pièces étonnantes se manifeste, sans qu’on les répertorie ou les classifie. Mais désormais, les terres cuites du Nigeria ne passent plus inaperçues…• L’historique des extractions

En 1932, un groupe de 11 statues en parfait état fut découvert près de la ville de Sokoto. Depuis cette date, des statues en provenance de la ville de Katsina, au sud de la Bénue, ont été mises à jour. De ces trois villages, l’histoire de l’art s’inspirera pour distinguer trois styles de terres cuites voisines.
Plus tard encore, en 1943, à proximité du village de Nok, au centre du Nigeria, sont extraites par hasard une nouvelle série de figurines en argile, lors de l’exploitation d’une mine d’étain. L’histoire nous en est mieux connue et mérite d’être racontée : un ouvrier avait trouvé une tête, près du village de Jemaa, qu’il avait emportée chez lui pour en faire un épouvantail, rôle qu’elle remplit parfaitement pendant un an dans un champ d’ignames. Elle attira cependant l’attention du directeur de la mine qui l’acheta. Il l’emporta dans la ville de Jos et la montra à l’administrateur civil stagiaire, Bernard Fagg, archéologue de formation, qui comprit immédiatement son importance. Il demanda alors à tous les mineurs de l’avertir de leurs découvertes. En 1944, on déterre un singe assis trouvé dans les remblais d’une mine d’étain. En 1947, encore une petite tête d’homme... Par la suite, Bernard et Angela Fagg dirigèrent des fouilles systématiques qui se sont révélées d’autant plus fructueuses que les trouvailles, dispersées sur une zone très vaste, ont largement dépassé le site initial. Un recensement systématique, afin de constituer une base de données, est alors entrepris à l’initiative des deux archéologues.
En 1977, le nombre d’objets en terre cuite découverts au cours de travaux d’extraction minière se chiffrait à 153 unités, provenant en majorité de dépôts secondaires (les statuettes avaient été charriées par les crues vers les vallées) situés dans les lits des fleuves desséchés de la savane du centre et du nord du Nigeria, au sud-ouest du plateau de Jos.
Par la suite, de nouvelles découvertes ont eu lieu dans une zone toujours plus étendue, couvrant actuellement une superficie de 480 sur 320 km², englobant la moyenne vallée du Niger et la vallée inférieure de la Bénue.

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